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Publié dans le journal « La Passerelle Info » No 43, avril 2007
Dans la rubrique de ce mois, nous avons décidé d’aborder la question du divorce en droit civil turc. Sachant que le sujet est assez vaste, nous avons décidé de nous limiter aux informations de base qui peuvent vous être utiles.
Par définition, le divorce est la dissolution du mariage du vivant des époux. Le droit civil turc admet le divorce et se rallie en principe avec le Droit civil français. Ce dernier ne peut être prononcé que par un jugement. En Droit turc, les conditions et la procédure du divorce sont réglementées par les articles 161-184 du Code civil. De manière générale, le divorce peut être prononcé dans les cas suivants : la rupture de la vie commune, les violations graves ou renouvelés rendant intolérable la vie commune, l’adultère, les violences physiques, le manquement aux devoirs, etc.
En Turquie, comme en France, les voies d’accès au divorce sont au nombre de quatre depuis la dernière réforme en 2001 :
- le divorce pour faute,
- le divorce pour rupture de la vie commune,
- le divorce sur requête conjointe,
- le divorce sur demande acceptée selon les différentes causes de divorce.
Parmi les conditions d’obtention du divorce pour faute, le Code civil n’énumère que l’adultère (art. 161), l’atteinte à la vie et à l’honneur (art. 162), les condamnations à peine criminelle (art. 163), l’abandon du domicile conjugal (art. 164), la maladie mentale (art. 165) en tant que causes péremptoires du divorce. A la différence du Code civil turc, le Droit civil français n’admet plus l’adultère comme une cause péremptoire du divorce depuis la réforme du 1975.
La procédure du divorce pour faute commence de manière unilatérale par une requête présentée par l’époux qui demande le divorce. C’est le juge aux affaires familiales (JAF) qui aura à connaître de la demande. Du point de vue de la compétence territoriale, c’est les tribunaux du domicile du défendeur, du domicile du demandeur ou du domicile conjugal qui sont compétents. Lors de la procédure du divorce, le juge interroge les deux parties, fait des demandes aux autorités administratives, écoute les témoins pour connaître la vérité. Pour cela, la durée de la procédure est assez longue (au moins un an). Même si la législation est faite pour faciliter le divorce en Turquie, les juges ont plus la tendance pour la protection de l’union matrimoniale.
Si le mariage des époux a au moins une année d’ancienneté, les époux peuvent demander le prononciation du divorce sur requête conjointe ou du divorce sur demande acceptée. Dans ces deux cas, les époux se mettent en accord par une convention sur les termes de leur divorce (le partage des biens communs, le droit de garde, la pension alimentaire etc.). Une fois que la convention est faite, le JAF peut prononcer le divorce (le délai est au moins trois mois).
Dans tous les cas, le JAF peut demander l’avis d’un psychologue, d’un pédagogue, d’un bénévole ou d’un expert. Si le JAF considère que l’union peut se rétablir, il peut refuser de prononcer le divorce.
En Turquie, vous n’êtes pas obligé de faire appel à un avocat pour entamer une procédure de divorce mais cependant, il vous est conseillé le de faire afin de bien effectuer les démarches nécessaires.
Les informations contenues dans cette rubrique vous ont été communiquées à titre indicatif. Il vous est conseillé de consulter un avocat avant d’entamer toute sorte de procédure.
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